"Sécheresse" aussi dans la caisse de réassurance : en 20 ans d'existence du système d'assurance "CatNat" en France, environ 3,3 millions de sinistres ont été payés pour un montant total d'environ 44 mia €.
Le système CatNat arrive à ses limites, car il y a de plus en plus d'alertes à la sécheresse pour lesquelles l'assurance publique est sollicitée. On s'attend à des dommages d'environ 420.000.000 € par an avec une réserve de fluctuation de la CCR (réassureur de l'Etat) de seulement 2,67 mia €. En ce sens, les caisses seront vides en perspective si la tendance se poursuit, à savoir environ 44 % d'augmentation depuis 2015.
Aujourd'hui, chaque Français paie 25 € par an pour son assurance habitation, soit 12 % sur les primes habitation & habitation, ou 6 % sur la prime automobile. Ces taux de prélèvement sont inchangés depuis 1999 et reposent sur un système de solidarité qui existe depuis 1986.
Le principal problème est celui des dégâts causés par la sécheresse et le gonflement du sol, qui affecte les fondations. Les versements ont quadruplé depuis 2016 pour atteindre 2,5 milliards d'euros en 2022. Les caisses sont donc vides.
Le système doit être réformé de toute urgence et il semble actuellement que les taux de primes seront augmentés - une mesure peu populaire, surtout depuis la polémique sur la réforme des retraites. Car tout comme cette dernière, la question du risque de catastrophe naturelle est repoussée depuis 15 ans en France.
Mais 2050 arrive à coup sûr, et avec lui la " fin " pour cause d'insolvabilité de cette assurance solidaire. A moins que l'Etat n'y mette la main au portefeuille.
Le système a prouvé son efficacité, mais il est temps de le réformer et de montrer qu'il peut résister au changement climatique.